Tests ADN non obligatoires ?

Allergie à la codéine

Après son arrestation, Hank fut emmené à l’hôpital pour que des prises de sang y soient effectuées. Les tests sont basés sur ces prélèvements qui ont fourni des résultats stupéfiants. Ils indiquèrent un taux d’alcoolémie, au moment des meurtres, de 0,21%. Les échantillons furent prélevés six heures et demi après l’heure estimée des meurtres et il a été prouvé, lors du procès, que Hank n’avait pu boire d’alcool dans la maison de sa voisine – elle était une ancienne alcoolique et n’autorisait pas une seule goutte d’alcool sous son toit.

Encore plus révélateur que cela, les analyses de sang révélèrent ultérieurement que le taux de codéine dans son sang était de 0,44gms/100ml. Hank est sévèrement allergique à la codéine, un élément qui figure dans ses dossiers médicaux depuis l’âge de 17 ans. Cette allergie provoque un état de léthargie, de delirium et d’hallucination – cela l’a également rendu “ mortellement malade ”.

Si vous avez déjà lu la rubrique “ anatomie d’un meurtrier ” sur ce site, vous avez connaissance de l’opinion, du Dr William Lowry, un expert en toxicologie, selon laquelle, Hank était plongé dans un tel état d’inconscience profonde au moment des crimes, qu’il aurait été incapable de faire un mouvement. Sinon, vous pouvez lire les importantes constatations du Dr Lowry ainsi que ses conclusions :

Le Dr Lowry a indiqué que l’alcool, à lui seul, “ causerait une confusion mentale, une désorientation, un vertige, des altérations sensorielles… un équilibre instable, une démarche chancelante… ”. Un tel taux de codéine, à lui seul, plongerait tout individu dans “ un état de sédation, la codéine est une drogue, c’est un sédatif, elle endort et ralentit tous les centres nerveux, tout se déroule comme très lentement. Donc, normalement, une personne serait dans un profond sommeil. ”

Dr Lowry a été en mesure de confirmer un témoignage antérieur qui stipulait qu’à 21H30, ce soir là, Hank aurait été « comateux » ou  « inconscient », dans l’incapacité de réagir à un stimuli extérieur ”.

Le médecin a déclaré qu’à minuit Hank était dans un « état de léthargie ». Dans cet état, « la majorité des gens serait endormie, mais un état de léthargie peut se manifester éveillé ou endormi. »

Le médecin a déclaré que d’un point de vue pharmacologique et neurologique, il était “ hautement improbable ” que Hank ait pu infliger les lésions liées aux trois meurtres. Ils « auraient nécessités une réflexion considérable, une grande somme d’énergie ainsi qu’une coordination considérable… (l’) individu dans un tel état de léthargie utiliserait la plus grosse partie de son énergie juste pour tenter de se mettre debout, de marcher, et donc pas pour essayer de coordonner des objets de… pour porter un coup mortel avec ce même objet. »

De plus, dans son témoignage, le Dr Lowry indique que le positionnement des empreintes de main trouvées sur le lieu du crime, identifiées comme étant celles de Hank, seraient cohérentes avec le comportement de quelqu’un titubant et souffrant des effets d’une intoxication ayant entraîné un état de léthargie. «  … dans un état de léthargie, une personne aurait besoin de s’appuyer sur quelque chose afin de se tenir debout ; mais le résultat n’en est pas garanti pour autant, et parfois, cette personne aurait besoin d’un peu plus d’assistance… en s’agrippant à des objets pour se relever. »

Par ailleurs, il ajouta qu’il était tout à fait logique étant donné la situation qu’un individu, dans un tel état, se trouve taché avec une accumulation de sang d’autres individus se trouvant sur son chemin pendant qu’il aurait tenté de se déplacer. « Dans un environnement tel que vous le décrivez (le lieu du crime), il aurait fallu manœuvrer sérieusement, en se déplaçant, afin ne pas se tacher avec le sang d’une personne ou d’une autre. Une personne dans un état de léthargie se déplace … de façon saccadée et dans des directions différentes. »

Ces deux dépositions confirment les affirmations de Hank concernant l’accumulation de sang et les empreintes qu’il a laissées lorsqu’il a titubé pour sortir de la maison.

Le Dr Glenn Larkin MD, expert médico-légal, déclare : « Je crois que si Skinner avait 8 fois la dose thérapeutique de codéine dans son organisme lorsque les prises de sang ont été faites, et il n’avait pas pu en reprendre à la maison de Reed, le taux à l’heure estimée des meurtres, était encore plus élevé, probablement très proche d’un taux mortel. »

« Note : si la codéine avait été obtenue par un moyen légitime – en tant que médicament générique ou sous une marque quelconque, la codéine sulfate ou phosphate, il n’y a que trois doses disponibles – 15, 30 et 60 mg. Chacune d’entre elle peut être considérée comme dose thérapeutique. Huit doses thérapeutiques auraient donc pu être, 120mg, 240mg ou 480 mg, cette dernière serait quasiment mortelle. La dose minimum de 120mg étant elle-même déjà une dose d’un niveau toxique. »

« Ceci ne prend pas en considération le taux d’alcoolémie : la codéine augmente l’effet de l’alcool et l’alcool ralentit le métabolisme de la codéine, donc l’effet des deux cumulés est plus important que ce peuvent indiquer les taux dans le sang. »

« L’alprazolam (Xanax – dose inconnue) n’a pas été mesuré dans le sang. S’il était présent, il aurait agi en synergie avec les deux autres drogues et prolonger leurs effets. »

La combinaison de ces drogues a fortement réduit la capacité de Hank et  l’a plongé dans un état comateux, de léthargie, dans le vrai sens du terme. Sans aucun doute, cela l’a, temporairement, rendu impotent, ce qui accroît encore plus l’importance pour sa défense des tests de toutes taches séminales.

« En soit, je ne suis pas impressionné par le taux d’alcoolémie de 0,21mg/dl ; mélangé à de la codéine, cela agit en synergie et peut être mortelle ou quasiment. »

« Bien que de nombreux paramètres restent inconnus, par exemple le taux d’évacuation de ces drogues par M. Skinner, une estimation prudente,  donnant une marge à l’accusation, indiquerait, sans aucun doute, le taux de ces trois drogues dans le sang, à des taux quasi mortels, et encore plus du fait de leurs actions conjointes. Prétendre que Skinner, avec ce cocktail abrutissant dans son organisme, puisse être capable d’effectuer des actes complexes, des gestes précis nécessaires pour tuer trois personnes, même en considérant (en même temps) que Twila Busby ait pu être suffisamment saoule, avec un taux d’alcoolémie moitié moins élevé que celui de Skinner,  pour ne pas se défendre, serait une supposition que l’État ne peut légitimement pas avancer. Ceci est également vrai pour Elwin Caler et pour Randy Busby… Un Elwin Caler sobre serait capable de se défendre, quand on considère la différence de taille entre Skinner et lui ainsi que l’intoxication contre la sobriété. La même chose est vraie pour Randy qui a été tué, paraît-il, dans son lit. »

« Bien qu’il y ait une certitude réduite dans ces constatations, je crois, que si les preuves manquantes sont trouvées, ces interprétations seront confirmées, qualitativement et quantitativement. »

« Mon intime conviction est que Skinner était trop intoxiqué pour avoir commis ces meurtres, mais une intime conviction n’est pas une vérité absolue… La perte de contrôle de la vessie (Hank avait uriné involontairement) est le signe d’une intoxication sévère. Le problème est bien de prouver que Skinner était intoxiqué et qu’il était dans la courbe descendante de la phase de désintoxication lorsque ceci est arrivé. Je ne sais pas si cela peut être prouvé avec les éléments (maintenant) en notre possession. Si cela est possible, cela confirmera les affirmations de Skinner sur le fait qu’il était trop intoxiqué pour avoir commis ces crimes. »

A propos du fait que Hank ait uriné involontairement dans son pantalon, le Dr Larkin déclare : “ »En notant ce fait, ceci corrobore votre affirmation d’avoir été hors d’état de nuire à l’heure de ces crimes. »

Dr Larkin conclut en disant : « Je suis d’accord avec la plus grande partie de ce qu’a dit le Dr Lowry. Étant donné les paramètres… je ne peux pas comprendre comment la partie civile en est arrivée à la conclusion qu’un zombie puisse tuer trois personnes de la manière qui a été décrite. La théorie d’une autre personne qui aurait commis ces meurtres est légitimement prima facie. »