Le lieu du crime

Lorsque la police est arrivĂ©e Ă  la maison oĂą Scooter s’Ă©tait effondrĂ©, ils ont rapidement constatĂ© oĂą il vivait et se sont prĂ©cipitĂ©s. Quand ils sont arrivĂ©s, ils n’ont pas traitĂ© la scène du crime avec les prĂ©cautions qui sont considĂ©rĂ©es comme une exigence essentielle dans toute enquĂŞte. Des mots de Hank :

« Ils ont piétiné la scène du crime. »

Lors des audiences avant le procès, il a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ© que, Ă  un moment donnĂ©, il y avait eu jusqu’Ă  dix-huit officiers de police et un chien en mĂŞme temps dans la maison.

La police a trouvĂ© un manche de pioche ensanglantĂ© près du canapĂ© et un couteau couvert de sang sur le porche. Il y avait de nombreuses empreintes de main dans de la maison. Deux (identifiĂ©s ultĂ©rieurement comme celles de Hank) ont Ă©tĂ© trouvĂ©es, Ă  60 cm et Ă  75cm du sol, respectivement, sur la porte de la salle de bains/buanderie. En sortant de la maison, deux empreintes de main ont Ă©tĂ© trouvĂ©es sur et près de la porte qui mène de la cuisine Ă  la buanderie Ă  l’arrière de la maison; une a ensuite Ă©tĂ© identifiĂ©e comme appartenant Ă  Hank, l’autre n’a jamais Ă©tĂ© identifiĂ©e, mais jusqu’à la fin du procès, elle a pourtant Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e comme la sienne. Sur la porte donnant sur l’extĂ©rieur, une autre empreinte a Ă©tĂ© relevĂ©e et identifiĂ©e comme celle de Hank.

Bien sĂ»r, au stade initial de l’enquĂŞte, aucun de ces scellĂ©s n’avait Ă©tĂ© analysĂ© ni mĂŞme identifiĂ©. Pourtant, dans les quelques minutes qui suivirent la dĂ©couverte des corps, la police a dĂ©cidĂ© que Hank Ă©tait le meurtrier. Du tĂ©moignage – prĂ©sentĂ© par J. Wallace, officier de  paix  assermentĂ© :

« Le shérif Stubblefield savait que Henry Watkins « Hank » Skinner vivait avec Twila Busby au 801 East Campbell et le shérif Stubblefield avait le sentiment que Skinner était impliqué. »

Les reprĂ©sentants de la police locale Ă©taient sĂ©vèrement partiaux Ă  l’Ă©gard de Hank en raison de ses activitĂ©s concernant les droits civils, en particulier les aspects de ce travail lors duquel Hank a dĂ©fendu les droits de citoyens accusĂ©s Ă  tort, et exposĂ© les violations des droits des citoyens par les autoritĂ©s ainsi que d’autres mĂ©thodes illĂ©gales employĂ©es par ces mĂŞmes autoritĂ©s.

En effet, ils Ă©taient tellement dĂ©terminĂ©s Ă  prouver que Hank Ă©tait le meurtrier qu’ils ont envoyĂ© un chien sous les fondations de la maison pour le chercher. Tout cela sans preuve le reliant Ă  la scène du crime autre que le fait qu’il habitait lĂ .

La recherche sur la scène du crime s’est dĂ©roulĂ©e, sans mandat de perquisition, pendant dix jours – un abus fondamental des droits constitutionnels. Toutefois, le juge a statuĂ© que cela Ă©tait recevable. Glenn Unnasch, l’expert en empreinte digitale du laboratoire de police d’Austin, a Ă©tĂ© appelĂ© sur la scène du crime le 5 janvier 1994. M. Unnasch aurait Ă©tĂ© « entravĂ© » dans son enquĂŞte par la police de Pampa, qui

« a refusĂ© de le laisser travailler sur l’ensemble de la scène du crime, mais plutĂ´t l’a dirigĂ© vers les empreintes ensanglantĂ©es que les policiers avaient trouvĂ©es, et lui a dit de ne rĂ©cupĂ©rer que celles-lĂ . On lui a dit de ne chercher que mes empreintes. » (Hank Skinner)

De la dĂ©claration des tĂ©moignages dĂ©posĂ©e par Steven C. Losch, l’avocat reprĂ©sentant Hank pour son appel direct,

« Unnasch a cru qu’une recherche de la scène du crime pour des empreintes latentes qui n’Ă©taient pas ensanglantĂ©es aurait pu produire des preuves importantes, mais il ne les a pas relevĂ©es parce que la police Pampa ne lui a pas demandĂ© de le faire. Unnasch n’a pas non plus Ă©tĂ© invitĂ© Ă  comparer l’empreinte de Hank  à celle retrouvĂ©e par Burroughs sur l’avant-bras gauche de Twila Busby. »

La dĂ©claration des tĂ©moignages en dit encore plus sur l’analyse des preuves mĂ©dico-lĂ©gales trouvĂ©es sur la scène du crime. A plusieurs reprises, l’Ă©quipe d’enquĂŞteurs a refusĂ© d’effectuer des tests sur des scellĂ©s facilement disponibles qui auraient pu expliquer la source des concentrations sanguines individuelles et la nature de leur accumulation (par exemple, le sang rĂ©pandu, compatible avec la proximitĂ© d’une attaque – sang trempĂ©, compatible avec une accumulation quelque temps après l’attaque, etc.) De plus, d’autres points intĂ©ressants se rapportent Ă  la qualitĂ© des analyses mĂ©dico-lĂ©gales. Les Ă©lĂ©ments suivants sont issus directement dans la dĂ©claration des tĂ©moignages.

« La police de la Pampa a demandĂ© au criminaliste de la police scientifique, Gary Stallings, de dĂ©terminer si la tache marron sur le torchon dans le sac plastique noir Ă©tait du sang humain. Stallings n’a pas effectuĂ© ce test ou testez le couteau dans le sac pour les traces de sang… »

« Stallings ne s’est pas conformĂ© Ă  la demande de (Detective Terry) Young pour dĂ©terminer si le sang sur la lame du couteau qui a Ă©tĂ© trouvĂ© sur le porche Ă©tait le sang de l’accusĂ© ou le sang d’une des victimes. Young a cru que la rĂ©ponse Ă  cette question Ă©tait importante. Stallings a affirmĂ© que c’Ă©tait insignifiant car il n’y avait aucune preuve que l’une des victimes avait Ă©tĂ© poignardĂ©e avec le couteau trouvĂ© sur le porche Ă  l’avant de la maison. Le procureur n’Ă©tait pas d’accord avec Stallings : il a dĂ©clarĂ© au jury dans sa synthèse que l’accusĂ© a poignardĂ© Caler (Scooter) avec ce couteau… »

« Dr Peacock a conservĂ©… (Preuves potentielles du viol) dans un kit de viol. Ce scellĂ© aurait pu dĂ©montrer que Twila avait eu un rapport sexuel avec quelqu’un d’autre que l’accusĂ© la nuit du crime. Young a cru qu’il Ă©tait important de le tester, mais Stallings a dĂ©cidĂ© de ne pas faire les tests parce qu’il ne croyait pas que Twila avait Ă©tĂ© violĂ©e. Stallings ne savait pas que le pantalon de Twila Ă©tait baissĂ© et son corsage Ă©tait relevĂ© au-dessus de sa poitrine quand son corps a Ă©tĂ© trouvĂ©… »

« Le Dr Peacock et Stallings ont convenu que les cheveux dans les mains de Twila Busby… pourraient venir de la tĂŞte de son agresseur…. Aucun test n’a Ă©tĂ© fait sur les cheveux parce que Stallings a estimĂ© qu’ils provenaient probablement de la tĂŞte de Twila ou de la moquette… »

« Stallings a reconnu que… son sang de (l’agresseur de Twila) aurait pu s’accumuler sous ses ongles. Les coupures des ongles ensanglantĂ©s de Twila Busby ont Ă©tĂ© conservĂ©s et soumis Ă  Stallings pour les tests.

Stallings n’a pas demandĂ© de test d’ADN pour dĂ©terminer la source du sang parce qu’il croyait que c’Ă©tait probablement son propre sang… »

Peu de respect a Ă©tĂ© accordĂ©, alors, Ă  des preuves potentiellement Ă  dĂ©charge. Il semble clair que l’Ă©quipe d’enquĂŞteurs avait dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© qu’ils savaient qui Ă©taient leur homme – ou peut-ĂŞtre, comme nous le verrons, qui ils voulaient que leur homme soit.

Pour conclure ce chapitre, nous laissons les derniers mots Ă  Hank lui-mĂŞme – des mots qui illustrent clairement son exaspĂ©ration et sa frustration quant Ă  la manière dont le « cas » contre lui Ă©tait verrouillĂ© par l’exclusion de toutes preuves qui auraient prouvĂ© son innocence.

« Gary Stallings, le criminaliste responsable des tests effectuĂ©s dans cette affaire, a tĂ©moignĂ© qu’il n’Ă©tait pas nĂ©cessaire de tester le sang sur les armes prĂ©sumĂ©es du crime, les empreintes de mains ou les autres surfaces oĂą elles ont Ă©tĂ© trouvĂ©es parce qu’elles n’Ă©taient pas « pertinentes pour l’enquĂŞte… »

Stallings l’a comparĂ© (le couteau trouvĂ© sur le porche) à « une tasse de sang que le vent avait soufflĂ© dans la cour », qu’il n’y avait aucune preuve qu’il ait eu quelque chose Ă  voir avec les meurtres. Et donc il n’y avait aucune raison de tester le sang sur la lame. Il a dit que cela aurait prĂ©sentĂ© une « complication inutile » dans les preuves. Si ce que je crois est correct, cela aurait certainement Ă©tĂ© une « complication ». Cela aurait prouvĂ© mon innocence. »

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